Rose England[GBR]
- Illustration
Chronique
Avant d’entrer dans l’hiver, Rose England et ses femmes sur fonds orientaux nous offre une dernière dose de soleil. L’ocre orangé et chaleureux des murs, des roches et de la terre d’Orient réchauffe nos cœurs. Vital.
ORIENTALISME 2.0
Rose a grandi dans la campagne anglaise au milieu des roses, évidemment, cultivées par son père. Une enfance bercée par la nature qui imprègne son style aujourd’hui. Et peuplée par des femmes. Une grand-mère, une mère, une sœur, très présentes. Un vrai clan de figures libres et fortes qui l’a façonnée et auquel elle rend hommage en dessinant encore et toujours la forme féminine. La nature et les femmes, ces deux fils conducteurs depuis sa jeunesse.
Son style graphique est lumineux, réconfortant, doux. Solaire, aussi. Rose a eu la chance de beaucoup voyager avec ses parents et de parcourir l’Afrique. Ce continent qui abrite les lieux préférés de la jeune femme. Qu’elle fait revenir en dessins dans une sorte de voyage éternel. C’est en Afrique qu’elle a trouvé sa palette de couleurs, naturelle. Les couleurs de la terre : ocre, terre de Sienne, Terracotta, brique… Comme chez les Sacrée Frangine, de ce côté de la Manche. Les dessins de Rose, qui regrette le soleil au quotidien dans sa vie londonienne, nous permettent une évasion bienfaitrice. Comme Baudelaire ou les peintres orientalistes elle nous invite au voyage vers « la splendeur orientale ». L’Orient source de fascination et d’inspiration éternelle. Cet ailleurs toujours mieux qu’ici pour l’homme, perpétuel insatisfait. Au 19ème siècle, les Romantiques fuient par leurs toiles le fameux mal du siècle par cet attrait pour l’exotisme. Aujourd’hui, on s’échappe de la tristesse des nouvelles médiatiques par un voyage illustré sur le compte Instagram de Rose, sans bouger. L’esprit ailleurs, déjà. Rêvons d’autre chose. De Delacroix et ses femmes d’Alger jusqu’à Rose et ses femmes ocres : luxe, calme, volupté. Toujours.