Quentin Deronzier[FRA]
- Art & Peinture
Chronique
Dans le cadre de notre dossier Tecknologic, nous avons voulu vous reparler de Quentin Deronzier, cet artiste fasciné par les nouveaux médiums, qui rends acteur le spectateur.
Article de Pauline Guillonneau initialement publié le 12.09.2019
Quentin Deronzier c’est le jeune Roi (Prince ?) des textures de feu. Multi-task, le jeune directeur artistique travaille la photo, la vidéo, l’animation et le maquettisme 3D. Fervent admirateur de musique en tous genres, il œuvre principalement auprès de groupes musicaux de pop, plus ou moins mainstream, de hip hop américain ou d’électro à la française.
Futuriste ? Presque. Quentin est bien un jeune du 21e siècle, fasciné depuis toujours par les nouveaux médiums. Une époque qui lui apporte des nouvelles « technos » et lui permet d’explorer plus en profondeur le medium, en y ajoutant de l’émotion. Pas qu’il n’y en ait pas sur les œuvres traditionnelles, non bien sûr, mais devant les médiums vivants, le spectateur est aussi acteur. La vidéo pour cela est Queen V, celle qui transmet des frissons à foison, quand elle est d’autant plus dotée d’une musique enivrante. Pour décrire l’univers de Quentin, on choisit quelques mots clés : été pour les couleurs chaudes, le feu pour les tons brulants, le futur pour les techniques d’animations – qui nous semblent encore aujourd’hui un peu abstraites, ndlr -, et les textures, puisqu’on l’aura dit, en la matière, Quentin est King T. L’artiste ajoute le surréel avant de citer ses grands maîtres penseurs, des classiques surréalistes en effet ; René Magrite, Max Ernst ou encore Dali. Plus modernes, Quentin nous parle d’influences comme l’autre jeune artiste contemporain, Jonathan Zawada, Leandro Erlich – qui a notamment réalisé le superbe escalator du Bon Marché ou encore designé la maison du parvis de la Gare du Nord -, James Turrell qui travaille énormément le néon, héritier moderne des Delaunay et Takashi Murakami, pop artiste japonais, référencé dans la collection de la Fondation Louis Vuitton. Des inspirations colorées, flashy, modernes et corporates.
Après avoir longtemps travaillé en agence de pub, c’est finalement par ses créations personnelles qu’il se fait remarquer (vive le 21è siècle et Instagram). Une collaboration avec Jaden Smith lui vaut d’être relayé sur les réseaux du père, Will Smith. Un joli coup de pousse pour le jeune DA qui travaille autant les projets perso que les collaborations de marque. La prochaine en route, c’est pour la seconde édition de la Red Galleria, en marge de la Paris Design Week. Contacté par la directrice artistique Mélissa Burckel, Quentin a réinterprété le célèbre cocktail Campari Tonic, sponsor officiel de l’événement. Une installation immersive avec mapping est à découvrir du 11 au 14 septembre 2019. Quant à Tafmag, on y sera en musique pour la clôture (wink).
On l’aura dit, la musique prend beaucoup de place dans le travail de Quentin et de Wove Collective, l’agence qu’il a fondée avec le canadien Scott McPherson. On peut vivre et voir des collaborations avec The Pirouettes, Petit Biscuit, Jonas Blue ou encore Orelsan. L’important dans la sélection des groupes reste pour l’artiste la connivence qu’il entretient avec les musiciens, pour rester fidèle à leur image. « Si j’accroche avec son état d’esprit, sa démarche, ses idées et sa personnalité, je fonce ! Qu’importe le style », confie l’artiste, toujours chaudement inspiré.