Mariana Matamoros[MEX]

  • Photographie & Cinéma

Interview

Le 14.01.2021 par Julie Le Minor

Mariana Vasquez Matamoros est photographe. Originaire de Oaxaca, au Mexique, elle découvre Paris, lorsqu’elle y déménage, adolescente. Peu à peu, son regard se laisse séduire par l’esthétique de la ville et elle est happée par l’éblouissante liberté qui y règne. La fête, l’entoure, partout. Elle devient son leitmotiv, son objet de prédilection. Son sujet de cœur.

Avec Mariana, la fête est partout. Ses déambulations au cœur de la ville la mènent du quartier de la Goutte d’Or, où elle réside, jusqu’aux bout du monde de la nuit parisienne, toujours armée de son appareil photo. Du soir au matin, du club à la rue, la jeune femme capture l’intensité de la fête, la beauté de la nuit. Les passions, les tensions, les torpeurs. Parcourant la foule, elle immortalise les soirées du collectif LGBTQ+ Possession depuis 2018 – d’où les photos que l’on vous présente aujourd’hui sont issues -, accompagnant leurs grandes messes techno qui surgissent des quatre coins de la banlieue parisienne. Avec Mariana, plongée dans la fête. Respirez-là. Vivez-là. Amen.

silhouettes sur fond de lumierers muticolor

©Mariana Matamoros

Quelle fêtarde es-tu ?

Mariana : J’aime la fête en journée, quand le soleil vient illuminer le décor et que la foule danse encore. Je ne suis ni club, ni hangar… La Station, tu nous manques ! Je suis davantage portée after que before. Sage, quand je bosse, moins quand je suis en vacances. Et j’adore l’Italo disco, mi amore.

Raconte-nous ta fête la plus folle ?

Rurality ! Un mini-festival complètement perché rempli de gens adorables. On a été accueilli avec des goodies mi-débiles mi-utiles qu’on piochait à l’aveugle dans une grosse barrique. Ça annonçait la couleur. Dormir dans la forêt, sans réseau, ni téléphone… Il y avait 4 scènes avec une progra quali. Bref, un oasis de bonheur et de communion. À refaire !

Ta philosophie de la fête ?

Un moyen d’expression alternatif ! Un laisser-aller primaire, une nécessité évidente au vu de la situation actuelle. J’y ai fait mes rencontres les plus improbables. Je m’y sens libre. Les fêtes rythment nos vies ! Ma fête est très dansante, elle vogue, elle est exubérante.

Décris-nous ton idéal de fête après le confinement ?

Une fête format minuit-midi au minimum ! Pourquoi pas un festival, si les jambes tiennent après tous ces mois d’inactivité nocturne. Tous mes amis réunis au même endroit, adossés aux murs, reprennent des forces avant de se jeter devant la sono. Du partage !

Sera-t-elle la même qu’avant ?

Non, malheureusement. On voit bien qu’elle est marginalisée, voire criminalisée en ces temps de pandémie. Les fêtards font la Une à chaque occasion de décrédibilisation. Mais ça a toujours été ainsi, flirter avec l’illégalité, choquer les gens biens rangés. La route est longue avant de la voir prendre une place décente. En France, du moins. Quant aux dispositions sanitaires, qui peut vraiment imaginer à quoi ça va ressembler. C’est inquiétant !

À quoi ressemblera-t-elle ?

Direction Utopia, avec tous les potes ! J’imagine que la fête sera à taille humaine, discrète pour ne pas attirer l’attention. Les gros machins avec une jauge d’hypermarché, c’est fini pour un bon moment. On veut du local ! Que les nouveaux talents du confinement accompagnent les line-ups avec les anciens. Des line-ups plus diversifiés aussi, féminins ! Et en guest international, Roza Terenzi, quand le jour se lèvera ! Ou même Grand V avec Hero Dance. La fête, la nuit, le jour, le jour, la nuit…

bras d'homme dansant en sueur au milieu de la foule

homme dansant torse nu femme dansant les bras levés femme en résille de dos dans une soirée

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