Mynah^[FRA]

Mynah vient tout juste de se lancer sur la voie artistique, grâce à une fresque dans un café lyonnais. Sa palette de couleurs oscille encore, du bleu Klein intense aux couleurs ocres du Maroc… Et au vert, peut-être, bientôt. Mais son style poétique, rêveur et onirique où les courbes féminines ondulent dans des décors antiques nous a tout de suite séduites et nous sommes fières d’être parmi les premières à l’avoir repérée. Et surtout ravies de vous proposer 4 œuvres exclusives de l’artiste sur notre galerie en ligne. Un cadeau plein de douceur, parfait pour l’être aimé en cette période de l’année où des cœurs roses envahissent les vitrines des magasins. Ça tombe bien, une de ses illus s’appelle Cupidon. On a visé juste. Et si vous avez l’occasion, les œuvres de Mynah sont aussi exposées à la Maison Nomade, à Paris, jusqu’au 14 février, pour fêter les 7 ans de Tafmag. Avec une voix aussi douce que son univers, Mynah nous a raconté son histoire. Elle s’est livrée à Tafmag pour la deuxième interview de sa vie. Privilège.

COMME PAR HASARD

Les parents de Mynah dessinaient beaucoup et comme de nombreux artistes, elle raconte donc avoir « toujours eu un crayon dans les mains ». Pour pouvoir s’amuser avec ses parents, dessiner avec eux. Pour autant après son bac, Mynah ne s’est pas lancée dans l’illustration mais dans l’architecture d’intérieur. Un peu à cause de son entourage qui lui répétait que l’illustration, ce n’est pas un métier. Un an plus tard, déception. Mynah part à Lyon. « J’ai tout plaqué. Le job, la ville ». Et à Lyon, l’illustration et la peinture reviennent au galop dans la vie de Mynah. Puis une fresque a suffi pour lancer sa carrière d’artiste.

Un jour, Mynah se promène dans Lyon et passe devant Le Cartel, un café du 3^ème arrondissement où des artistes sont en train de peindre sur les murs. Un peu timide, l’artiste n’ose pas, fait des manières, pose discrètement quelques questions. Mais la propriétaire la « crame tout de suite » raconte-telle, et lui dit franchement : « Tu veux peindre quelque chose ? On a le premier étage, tu peux peindre ce que tu veux ». Et lui laisse ensuite carte blanche. « Alors que je n’avais jamais rien fait », ajoute Mynah. De là, naît une fresque de 37m2 intitulée « L’heure bleue ». Ce moment de relâchement où ce n’est plus vraiment la journée, mais pas encore le soir. « Où l’on respire enfin » en sortant du travail, avant « de commencer sa deuxième vie ».

DOUCE PARESSE

Aujourd’hui, Mynah peint et dessine les paysages de la Grèce antique, très minimalistes. Une arche, une amphore, des colonnes. Inspirés de Nîmes et de sa Maison Carrée ou du théâtre antique de Vienne. Où des femmes statues à la peau noire évoluent gracieusement, telles des déesses de l’Olympe. Mynah a de nombreux amis danseurs et en les regardant, elle imagine ces figures en mouvement. Le tout dans des teintes qui rappellent le Maroc et la terre. Ce qui fascine Mynah dans l’Antiquité, c’est aussi la notion d’hédonisme. Ses dessins se veulent des bulles où l’on s’échappe de la morosité ambiante et où le corps de la femme peut être enfin décomplexé et serein. Mynah nous plonge « dans une douce paresse ». Ses femmes ont les yeux fermés et prennent le temps de respirer. La jeune artiste a aussi réalisé récemment une fresque dans l’appart d’un couple pour retracer leur récent voyage au Maroc. D’où les couleurs ocres qui dominent en ce moment sur son feed Instagram et qui habillent ses œuvres exclusives sur notre eshop. Depuis qu’elle s’est lancée, sa vie est un peu « en bazar ». Son travail a tout de suite très bien marché, beaucoup plus que ce à quoi elle s’attendait, et elle se perd encore un peu dans l’organisation. Elle bosse dans les petits cafés de Lyon, place Sathonay au café Comme à la maison, et au Cartel, bien sûr, là où tout a commencé. Elle fait aussi partie du collectif OMART, une petite capsule de 12 artistes. Maintenant, les gens viennent la chercher pour son style, ne lui impose rien et Mynah est ravie. Morale de l’histoire ? N’écoutez que vous et lancez vous !