Loukoko

  • Musique

Interview

Le 22.03.2016 par Pauline
On a rencontré Loukoko au printemps 2014. En vue de la sortie de son deuxième EP sans nom, on a voulu se remémorer avec vous notre rencontre, assis au chaud dans la cour de l’Hôtel Jules et Jim. Après un premier EP teinté de bleu, Loukoko se met au jaune. On s’en va ce soir à la release party, on vous en dira des nouvelles. 

Loukoko-electro-pop-musique-tafmagLoukoko, c’est une ville du Congo-Brazzaville. C’est aussi le projet musical électro de Romy. On n’en saura pas tellement plus sur l’origine de ce nom de scène. Tout comme l’âge de son instigatrice. Mais on vous en dit plus sur cette créatrice d’electro éthérée.

Installés dans la cour de l’Hôtel Jules et Jim, Loukoko et son jus d’abricot nous racontent toutefois les débuts en musique. Un mot d’ordre : le temps. Loukoko souhaite à tout prix prendre le temps pour mener ses projets à bien, sans jamais rien précipiter. Elle refuse de créer albums sur albums qu’elle enverrait à de quelconques bibliothèques multimédia.

Loukoko préfère procéder par collaborations, comme elle l’a fait pour son titre Down, vendu exclusivement chez Colette. Elle a par ailleurs offert le clip, réalisé par Flow D’heilly, en exclusivité à Konbini. Selon elle, « c’est plus fin de procéder ainsi et ça permet de rencontrer des gens. »« C’est comme en amour, poursuit-elle, tu ne dis pas « voilà, ça, ce sont mes défauts et ça, mes qualités ». Il faut prendre le temps de faire les choses bien et ne pas tout donner d’un coup. » Alors Romy travaille morceau par morceau, les envoie quand ils sont prêts, quand elle le veut et à qui elle veut.

Elle prend par ailleurs le temps de trouver des nouvelles collaborations avec des artistes qu’elle rencontre, comme Lisa Smidt, une artiste hollandaise qui s’est occupée d’un live de Home. Ou une chorégraphe rencontrée à une battle de hip-hop. Ou le vidéaste et photographe WANE – We Are not Exposed, dont la rencontre lors du festival TAFMAG durant l’été 2014 a abouti sur mille collaborations. Roscius, également signé chez le label parisien Records Collection, a remixé Down. « J’adore observer comment chacun appose son univers sur mes morceaux. »

Loukoko et la musique, c’est une vieille histoire. Elle la découvre en Angleterre, à l’époque où on l’envoyait apprendre l’anglais dans des familles, l’été. À treize ans, sa famille estivale adoptive lui présente une guitare. Elle ne quitte plus l’instrument, puis apprend la batterie, la basse, le piano. Sa mère, chanteuse lyrique, lui a inculqué les bases de son univers musical et « l’anglais m’apporte la mélodie », confie l’artiste.

Romy a également pratiqué le chant lyrique. « La voix s’ouvre ; ton corps et tes os tremblent quand tu chantes. Tu  puises l’énergie dans tout ton corps », se souvient-elle, enthousiaste. Malheureusement, c’est compliqué de pratiquer le chant lyrique à Paris. «  Ma voisine du haut chantait tout ce que je chantais pour que j’arrête. » Alors Loukoko a fait une petite pause.

La musicienne est ainsi passée par le rock, la funk, l’opéra… Aujourd’hui, c’est vers l’électro qu’elle se tourne, influencée par des artistes cultes et anglophones comme les Beatles et Janis Joplin – « la plus belle voix du monde, tous pays confondus » selon la chanteuse -, elle a appris l’électro au fil du temps.

« Peut être que dans cinq ans, je serai dans un autre style, mais ça restera de la musique », assure-t-elle. « Mon inspiration est quotidienne et moderne. » Aujourd’hui, Loukoko fait référence à la nouvelle scène électro anglaise, SBTRKT ou James Blake : « Tout ce qui est smooth, assez calme, chill. » Comme elle.

Pour composer, Loukoko puise dans les émotions ressenties au quotidien. Elle se met devant le clavier, « et j’y vais ». Quelque chose sort, et c’est à partir de ce premier jet qu’elle travaille. Elle n’a aucune idée de la direction qu’elle prend et se concentre sur ce moment musical, parfois tiré de ce qui a pu récemment la blesser, la faire rire ou la rassurer.

Elle aime travailler seule, dans son coin, pour que ses morceaux soient les siens, sans concession. « J’en suis contente, car ce que j’ai fait, je l’ai fait à 100%. J’ai choisi le lieu pour les clips, les morceaux, la personne avec qui je voulais travailler… » Loukoko explique qu’elle a besoin d’aimer le travail d’un artiste à 200%, pas moins, pour se lancer. « Encore une fois, c’est comme en amour : tu ne dois pas te poser de questions. », sourit-elle.
Pauline Guillonneau

Loukoko, son site & sa fanpage

 

Le nouvel EP de Loukoko sera disponible en vinyle chez Colette dès la semaine prochaine !

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