Lorenzo Zandri[GBR]
- Photographie & Cinéma
Interview
Lorenzo Zandri, vision architecturale
Entre Rome, Paris et Londres, Lorenzo Zandri crée sa propre cartographie urbaine à la croisée de la petite et de la grande histoire. Rencontre avec un photographe atypique, architecte de l’image.
De la peinture au cinéma, de la Renaissance à l’Arte Povera, des peintres Piero Della Francesca à Giorgio Morandi, l’imaginaire du photographe Lorenzo Zandri vagabonde à travers les époques et les arts. Photographe spécialisé en architecture, son dada là lui, c’est construire des images. Des bâtiments majestueux, des courbes élégantes et des blocs poétiques. Nul doute que ses études en architecture entre Rome et Paris lui ont donné le goût du beau, de l’équilibre et de la forme. De la cité éternelle, Lorenzo s’inspire certainement de la chaleur, des couleurs, du raffinement et de la folie des grandeurs. De la ville lumière, il retiendra peut-être la symétrie, la poésie et la majesté de la ville. Architecte vagabond, au fil des années, son œil se fait à la vue de ces immeubles et monuments qui peuplent désormais son imagerie. La photographie devient alors un prisme de lecture singulier pour comprendre et appréhender une ville, un concept ou un projet.
« C’est comme une carte dans mon esprit »
Après avoir travaillé comme architecte, Lorenzo décide de capturer le paysage urbain à travers l’objectif. En 2012, il cofonde ROBOCOOP, un duo d’art expérimental et de recherche où il expérimente des collages, des installations et des visions urbaines. Depuis, Lorenzo enchaîne les projets photographiques. « Lorsque je travaille sur une série personnelle, je travaille par affinités et analogies, en reliant une image à une autre avec une connexion claire ou plus subtile », confie le photographe. « C’est comme une carte dans mon esprit, je dois relier certains points pour avoir une vue d’ensemble. » Du réel à la photographie, l’espace devient alors son principal terrain de jeu. « Durant mes études d’architecture, j’ai découvert le travail de l’école de photographie de Düsseldorf et de Gabriele Basilico qui ont ouvert une grande fenêtre dans ma tête pour comprendre la ville à travers la photographie », explique-t-il ainsi dans une interview accordée à Aucoot.
Dans cette narration onirique et intellectuelle s’entrecroisent des références éclectiques ancrées dans l’histoire et la culture contemporaine. De la Renaissance du peintre italien Giotto à l’œuvre narrative de l’islandais Olafur Eliasson en passant par les photographies de Thomas Demand ou Hélène Binet, Lorenzo s’imprègne de sensibilités et d’influences diverses qui partagent tous la même importance pour le sens d’une oeuvre. « La photographie est notre façon de voir et de construire notre réalité », explique-t-il ainsi. « Mais je m’inspire aussi beaucoup du subconscient, de mes souvenirs passés ou de références cachées. Finalement, j’ai toujours essayé de me retrouver dans ce que je photographie ».
Après avoir photographié des créations d’architectes à travers l’Europe, notamment en France, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, Lorenzo Zandri travaille actuellement sur des projets photographiques plus personnels. Il prévoit également une résidence et d’autres collaborations avec des départements d’architecture et des écoles.