Kristoffer Axén[SWE]
- Photographie & Cinéma
Interview
Un jeu d’ombre et de lumière surnaturel, des personnages anonymes qui flottent dans un univers pré-apocalyptique… Kristoffer Axén effectue un scrupuleux travail de mise en scène et de post-production : ses images cinématographiques ressemblent à des peintures. Une angoisse ouatée s’installe, le monde est déshumanisé, la peur de l’inconnu prend toute la place.
« J’ai finalement été attiré par l’apparente liberté technologique de la photographie de cinéma. »
Kristofer Axén a commencé à étudier la photographie et le cinéma d’animation au lycée à Stockholm dans l’espoir de devenir réalisateur. « J’ai finalement été attiré par l’apparente liberté technologique de la photographie de cinéma, avoue Kristoffer. Et selon moi, c’était également une manière plus simple de faire du cinéma. » De sa volonté initiale de faire des films sont nées des images fixes de films. « J’aime qu’elles ne dévoilent pas tout au spectateur. Il est libre de se raconter une histoire. »
Il y a du Béla Tarr dans les photographies de Kristoffer Axén. Les contours des personnages et les paysages sont opaques, la tension est palpable, la fin du monde est proche. Un univers « bélatarrien » aux caractéristiques esthétiques lynchéennes : c’est à la fois graphique et mystérieux. La dimension surréaliste de ses photos se confond étrangement avec le réalisme de la solitude qui se dégage du célèbre Nighthawks d’Hopper.
Tiens tiens, Kristoffer Axén est également dessinateur. « Le dessin et la peinture apportent une forme d’abstraction à un medium qui n’est pas abstrait : la photographie. Bien-sûr, il y a des similitudes dans le processus créatif ; celui de retranscrire ce qui est camouflé et silencieux. »
KristofferAxén s’attèle actuellement à un nouveau projet : « Je travaille sur des paysages étranges finement abstraits entrecoupés de personnages à la dérive qui se fondent dans le décor et la nature. »