Coke Bartrina[ESP]
- Photographie & Cinéma
Chronique
Coke Bartrina, songe d’une vie d’été
Tafmag poursuit ses rêveries bucoliques avec le talentueux photographe barcelonais Coke Bartrina.
À pied ou à moto, en ville ou dans la campagne barcelonaise, Coke Bartrina croque la vie à travers ses photos. Son œuvre colorée et organique est comme une invitation au voyage, au fil de la vie et des saisons. De la montagne à la mer Méditerranée, Coke nous embarque avec lui dans ses rêveries visuelles qui telles de doux songes d’été nous font rêver de grandes virées loin du tumulte de la ville.
« petit à petit, j’ai trouvé ma voie »
Rien ne prédestinait pourtant cet étudiant en ingénierie à devenir photographe professionnel. Il y a quatorze ans, Coke commence à travailler comme assistant photographe pour gagner sa vie tout en continuant d’étudier. Au fil des années, son œil se fait. Il change de destinée : Coke sera photographe. « Les débuts ont été assez durs mais petit à petit j’ai trouvé ma voie et j’ai commencé à travailler pour des magazines tels que Vogue, L’Uomo, Apartamento Magazine, Architectural Digest, Die Zeit ou des clients comme Carolina Herrera, Bellerose, Camper et Issey Miyake entre autres ». Ces deux dernières années, il a aussi publié deux ouvrages : Segundos, Visiones et The Matter of Nature.
Au gré de ses voyages, Coke alternent projets commerciaux et personnels. « J’ai toujours été intéressé par les gens, les arts, l’artisanat, les plantes, le design et l’architecture. C’est quand je voyage et que je découvre de nouveaux lieux, des gens et des cultures, que je suis le plus inspiré. Comme Picasso l’a dit un jour : l’inspiration doit vous trouver en train de travailler ». Aujourd’hui, le photographe prolifique partage sa vie entre Barcelone où il vit et une maison à la campagne qu’il partage avec sa confidente, muse et compagne, Nuria Val. Sur son feed Instagram, la belle espagnole est comme un leitmotiv artistique, une source d’inspiration inépuisable, au milieu des fleurs, des prés et des champs de blé.
« Je me sens vraiment connecté à la nature »
« La nature est au cœur de ma photographie » confie le photographe qui mène une bataille intérieure entre l’idée d’une vie à la campagne et d’une vie citadine. « Il y a trois ans, nous avons acheté une petite propriété entourée d’une centaine d’oliviers et de caroubiers. Quand je taille les arbres et que je prends soin de la terre, je suis vraiment heureux. Je me sens vraiment connecté à la nature, je ne suis plus stressé. Mes pensées sont au repos et je peux me concentrer sur le travail manuel ». Quand Coke n’est pas perché dans ses arbres fruitiers, il parcourt l’Espagne à moto, ou retrouve ses amis et sa famille à Barcelone. « J’aime cette ville dans laquelle je suis né et où j’ai grandi. J’y suis très attaché. Finalement, dans un monde idéal, je vivrais la moitié de mon temps en ville et l’autre moitié à la campagne ».
Concilier deux arts de vivre, deux temporalités, voilà peut-être l’un des mythes de notre époque. Après une année confinée, la jeunesse souhaite de nouveau respirer. Plus terre à terre, elle souhaite se reconnecter au tangible, à la lenteur, au toucher. « J’ai l’impression que nous vivons beaucoup trop vite. La faute aussi à Internet et à la mondialisation. Après la pandémie, beaucoup de gens ont réalisé que nous devions prendre du recul et retrouver une vie plus lente, plus en phase avec la nature », confie Coke.
Bienvenue dans la dolce vita de Coke Bartrina
Son prochain projet ? Un nouveau livre sur la disparition du Delta de l’Èbre en Espagne en raison de la construction de barrages dans les années 60 qui fait suite à une première exposition à ce sujet. En attendant, l’été arrivant, Coke se languit déjà de son prochain voyage de pêche dans les montagnes du centre de l’Espagne avec son acolyte, le photographe et conférencier Paco Marin et de ses vacances à Majorque avec Nuria à la fin du mois d’août.
Évasion, voyage, nature et poésie, bienvenue dans la dolce vita de Coke Bartrina.