CLAP[FRA]

  • Mode

Interview

Le 23.01.2020 par Juliette Mantelet

« AbracadaCLAP », « upCLAPer », « on s’éCLAPe ». Bienvenue dans la CLAPaxie où l’humour fait rage. C’est ce qui nous d’abord séduit, avant d’avoir Laura Freeland, la créatrice, au téléphone et de tomber sous le charme à la fois de sa bonne humeur communicative (perceptible même par téléphone trans-Manche interposé) et de son concept de bijoux à clipper innovants, décalés et fun, tout simplement. Qui permettent comme par magie de transformer et de customiser une pièce dont on s’est lassé. Grain de folie conscientisé. Interview déCLAPante. Oui, nous aussi on s’y met.                                                             

                   

CLAP OU PAS CLAP ?

Comment t’es venue une idée aussi originale que celle de réaliser des bijoux à clipper ?

Quand je me suis mariée, je cherchais des cadeaux un peu originaux pour mes témoins. Et j’adore créer à la main, faire des petits accessoires. J’ai même eu une marque de bijoux à un moment donné. Je voulais donc leur fabriquer un bijou mais je ne savais pas exactement quoi. J’adore aussi chiner, je fouine tout le temps dans les brocantes et dans les bijoux de ma mère. Et un jour je suis tombée sur des shoe clips. C’étaient des accessoires hyper tendances dans les années 1980 et 1990 que l’on mettait sur les chaussures. Et je me suis dit : « Mais c’est trop cool, je peux faire des shoe clips à la main ». Et j’en ai fait à chacune de mes témoins. Sauf que je ne leur ai pas dit ce que c’était en leur offrant. Je voulais voir leur réaction. Et les ont mis partout. Sur leur sac, leur chemise, leurs chaussures… Je me suis dit que c’était un principe trop marrant pour une marque. Et j’ai dessiné une première collection qui a bien marché. Il y avait un vrai potentiel.

Où as-tu eu le déclic de la mode ?

À Londres ! Je faisais un stage dans la pub. J’étais dans le droit à ce moment-là et j’ai réalisé que ça ne me plaisait pas, c’était un peu trop carré, un peu trop rigide. Je suis alors partie en Angleterre. Je me cherchais un peu ; j’étais ouverte à tout. Je faisais du théâtre, j’étais dans la pub, je bossais aussi dans un pub pour me faire un peu d’argent. Et puis je me suis retrouvée dans un magasin et là y avait des tissus, des cousins, des rideaux… Ça m’a énormément émue, d’un coup, et je me suis dit : « Merde, il faut vraiment que je fasse un truc dans le textile ».

En quoi CLAP s’inscrit dans une démarche éthique ?

Parce que tu prends une paire de chaussures que tu n’avais plus du tout envie de porter, ou qui ne ressemble plus à grand-chose, sur laquelle tu mets un CLAP et ça la transforme complétement. Si tu as une veste noire hyper basique qui t’ennuie un peu, au lieu de la jeter ou de la revendre, tu mets un CLAP dessus. Et tu peux faire ça avec tout ce qui compose ta garde-robe. Des chaussures aux ceintures aux bonnets aux vestes aux sacs… On upcycle sa garde-robe à un prix raisonnable pour éviter de racheter.

Tu le décris comment l’univers de CLAP ?

C’est fun, parce que l’idée c’est vraiment de s’éCLAPer. D’aller dans le décalé. Un peu kitsch aussi, parce que les modèles sont un peu originaux et qu’il ne faut pas avoir peur du ridicule et de se distinguer. Ça apporte vraiment une petite touche de folie. L’idée c’est de lutter contre l’uniformisation.

C’est important aujourd’hui de toujours garder CE grain de folie, Malgré tout ce qu’il se passe ?

C’est hyper important de garder ça en fond parce qu’en effet on est dans une époque de prise de conscience et d’inquiétudes, et je pense qu’il ne faut pas oublier aussi de rester léger parce que sinon on devient vite triste et morose. Conserver son optimisme mais sans non plus dire que tout va bien. Il faut faire les choses à notre échelle et ne pas essayer de prendre tout le poids du monde sur ses épaules. Rester léger tout en ayant cette prise de conscience.

QUI SONT TES CLIENTES ?

Des nanas fraîches qui ont envie de sourire à la vie malgré le contexte compliqué.

« Rester léger tout en ayant cette prise de conscience. »

Ton inspiration vient beaucoup du vintage ?

Je regarde un peu de tout, mais j’adorerais créer une collection années 1920. Beaucoup de choses ont déjà été faites donc il y a énormément d’inspirations possibles, en adaptant et en remettant au goût du jour. Que ce soit dans la mode, les chaussures… Quand je vais voir des expos, « Marche et démarche » au Musée des Arts Déco par exemple je trouve ça fou. Je pense qu’ils étaient encore plus barrés que nous. Il y avait une liberté de dingue. Nous aujourd’hui on doit respecter les codes, on porte des Stan Smith… Et c’est aussi pour ça que CLAP est là pour apporter cette petite touche de fantaisie et égayer ton quotidien.

Ta combinaison de CLAP préférée ?

Aujourd’hui par exemple j’ai le Square, rectangulaire en strass, sur une paire de mocassins vernis. Sur le décolleté de mon top vintage en lurex doré j’ai mis un des nouveaux modèles. Je les porte tous. Quand je joue le strass en bas, je mise sur l’animal un peu plus petit en haut. Ou alors je joue les stars à fond sur des bonnets ou sur des vestes. En vrai tous les jours j’en mets un différent. Et quand je ne sais pas où le mettre, je le porte sur une chaîne. Les gens se demandent parfois où les porter alors que l’on peut en fait trouver 50 façons de les mettre ! Sur ta poche de jean, devant, derrière.

Un dernier mot pour la fin ?

Achetez des claps. Que c’est trop bien. Que ça fait des cadeaux trop originaux. À des prix abordables. Et que tu peux l’offrir à tout le monde, de la petite jeune avec l’étoile colorée, à la meuf hyper branchée qui achètera le Oh God et à la grand-mère qui prendra justement celui en strass. Tu as la marguerite qui est plus classique, la Reine d’Angleterre qui est plus original.

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