Camila Rosa^[BRA]

Camila Rosa est une illustratrice en colère. Féministe depuis ses 13 ans, elle milite à travers ses dessins pour l’égalité homme-femme et pour l’acceptation de soi. Pour cette jeune illustratrice, il a vite été « urgent » de mettre des idées politiques sur dessins. À travers ses illustrations aux couleurs vives et ses portraits de femmes aux regards sévères, elle souhaite contribuer à « éduquer les filles et les femmes du monde entier ».

FEMMES EN COLèRE

Avec l’écologie, le féminisme est l’un des grands débats de notre société actuelle, que l’on retrouve évidemment décliné dans l’art. Égalité homme-femme, sexualité, règles, redéfinition de la féminité, sont autant de sujets qui pointent enfin le bout de leur nez. En musique, Clara Luciani explose avec son hymne féministe La Grenade, « Prends garde sous mon sein la grenade », reprise par des centaines de femmes, Le groupe Üghett a quant à lui sorti un tube entièrement consacré aux plaisirs féminins. On pense également au travail de Charlotte Abramow qui a clipé le titre Les Passantes de Georges Brassens, en célébrant superbement la Femme… En illustration, elles sont aussi partout. Grâce aux réseaux sociaux, l’illustration fleurit et s’épanouit entre dessins de femmes puissantes, slogans engagés, représentations de vagins ou de clitoris. Ces illustrations sont accompagnées sur les réseaux de comptes comme le désormais célèbre « T’as joui » ou « Coup de sang », suivis par des milliers d’abonnés continuant de libérer la parole sur ces sujets.

TOUJOURS LE POING LEVé

Les dessins de Camila Rosa pourraient très bien être imprimés sur des pancartes pour une manif. Elle défend à travers son art la puissance des femmes et surtout la beauté des profils non traditionnels. Elle cherche à montrer dans ses dessins la multitude de beautés qui existent, une manière d’aider les femmes à mieux s’accepter. Camila a commencé à travailler en tant qu’artiste avec un collectif féminin de street-art pour lequel elle réalisait notamment des portraits pour la Journée internationale de la femme. Elle représente le féminisme à travers le prisme latino-américain et des portraits de femmes loin des normes de la beauté traditionnelle. Elles sont de toutes les couleurs : noires, rouges, blanches et composent un véritable arc-en-ciel,  célébrant la diversité, encore rare dans les publicités et médias brésiliens.

Son style est très graphique, car Camila vient d’abord du milieu du design. On pense aux illustrations de Quentin Monge, Gwladys Morey ou encore Daiana Ruiz, tous sélectionné dans notre art-book Bubble Gum (2016)*, aux personnages sur fonds de couleurs directes, franches et sans nuances. Elles sont en colère, les lèvres pincées ; leurs sourcils sont épais et sombres et leurs yeux entourés de noirs, accentuent leur regard intense et puissant. Elles fixent le regard, droit devant elles et ne quittent jamais des yeux le public, comme pour le prendre à parti. Elles nous demandent d’agir, de contribuer nous aussi. Sous leurs seins, c’est sûr, « une rage sommeille ». Dans les dessins de Camila, le message textuel et aussi important que ses figures féminines, il faut lire et réfléchir : « Enough is enough », « The future of equality », « Education of liberation ». Le voeux de l’illustratrice d’unir les femmes à travers les réseaux et l’éducation est une force supplémentaire ; un souhait de plus en plus atteignable en notre nouvelle ère de networking.

* Pour toute commande de Bubble Gum ou de la trilogie complète, contactez-nous.