Black Verveine^[FRA]

À 9 ans, Aurélie Guilbaud imaginait déjà de véritables collections. La mode, une évidence. Après quelques expériences diverses dans le monde de la fast fashion et un voyage en Chine, elle découvre l’envers du décor et l’effrayante production de masse. C’est le déclic. Black Verveine naît quelques mois plus tard.

RETOUR AUX SOURCES

Pour retrouver sa passion originelle et mieux coller à ses valeurs, Aurélie s’est lancée le pari fou de créer sa propre marque éco-responsable, basée sur le sourcing et les matières bio. Le made in France ne suffit pas pour se dire éthique. Impossible en effet de se dire éco-responsable si l’on utilise du coton conventionnel, plein de pesticides. À quoi bon vanter le made in France explique la créatrice, si les tissus sont produits à l’autre bout du monde, dans des conditions catastrophiques et au milieu de produits nocifs ? Il faut prendre la matière à la source et surtout penser aux travailleurs en bas de la chaîne.

Avant de créer sa marque en 2014, Aurélie a passé du temps à dénicher ses matières. Sourcées sur place. Sans compromis. Ses tissus viennent principalement d’Allemagne et de France. L’Allemagne, plus en avance sur les questions écologiques, offre plus de possibilités. Aurélie connaît l’histoire de chaque matière, de chaque fournisseur. Sait où le coton bio a poussé, qui l’a filé. Elle est sûre que la chrysalide était libre et bien traitée dans la fabrication de sa soie bio. Tous ces éléments sont affichés clairement sur son site. De la même manière, elle rend hommage à ses couturières : Marie, Valérie, Olena. Les petites mains derrière chaque pièce, dont le nom est indiqué au moment de l’achat.

La créatrice fait avec ce qu’elle trouve et avec un choix parfois limité de tissus. Un défi de plus à relever. Elle joue avec les matières, les détourne. Comme la broderie anglaise qui peuple la collection « Murmures », utilisée de manière sportswear. Une gymnastique plaisante et créative. L’essence de Black Verveine comme son nom l’indique, repose sur ce mélange de noir et de nature. Le noir, éternel et indémodable, qui colle si bien à la volonté durable de la mode éthique. Il peuple les collections graphiques d’Aurélie depuis son plus jeune âge. Ce qui lui valait à 9 ans d’être catégorisée gothique. Tant qu’il y a du noir, il y a de l’espoir.