Ambre Cardinal

Elle s’assied. « J’ai bien envie d’un verre de vin, c’est pas trop tôt ? » Elle sourit, raconte son histoire, se reprend, se répète, se perd mais se fait comprendre.

Ambre Cardinal fait de l’art, de la mode, du design et de la photo. Plus exactement, Ambre crée des bijoux à la frontière du design et de la mode, de l’esthétique et de l’artistique. C’est donc de l’art même si Ambre ne se revendique pas en tant qu’artiste. Elle y ajoute l’image avec ses photographies futuristes où elle se prête parfois comme modèle.

L’idée d’Ambre, c’est d’allier l’image au bijou. « J’ai envie que les gens s’approprie l’objet, qu’ils l’incluent dans la représentation qu’ils ont d’eux même. » La créatrice développe des pièces uniques, explore la matière et la fait réagir et interagir avec le corps. Pour elle, on est  dépendant de notre image, de ce qu’elle reflète chez les autres. Partout autour de nous, on est assailli par des conseils sur comment se comporter et comment être. On est dans une société d’images, mais est-ce qu’il ne faudrait pas plus creuser ? Aller au-delà de cette première impression donnée par l’image ?

« Ce qui m’interroge c’est notre rapport à l’image dans notre société, c’est ça que je veux traiter en 3D », explique-t-elle. De l’image à la réalité, c’est ce qu’Ambre Cardinal propose dans sa série Pixels. Le bijou y est présenté comme une extension du corps. Pas un objet qui fait partie de nous mais qui s’y ajoute et qui complèterait presque nos attributs physiques. Pour Ambre, le bijou habille. Elle sort un petit carnet et cite judicieusement Oscar Wilde : « il faudrait être une œuvre d’art ou en porter une. »

 

Pour faire ses bijoux, la parisienne a quitté Londres pour reprendre ses quartiers dans la capitale française. Elle travaille le métal, le textile, la céramique, le plâtre… elle est actuellement à la recherche d’un atelier où marteler tranquillement.

A côté, Ambre travaille dans le milieu de la mode. « J’ai envie de faire du portable mais pas du prêt-à-porter », dit-elle. Dans le portable, elle recherche l’horrible et le sublime, the ugly beauty. Partagée, entre le réel et l’artificiel – c’est toute l’ambivalence de l’homme – la créatrice ne cesse de tergiverser sur cette sempiternelle question : sommes-nous les mieux placés pour nous connaître ? Autrement dit, l’image que l’on donne à interpréter aux autres est-elle vraiment celle que l’on pense renvoyer ? En tout cas, quoi de plus original que d’allier philosophie et joaillerie ?

Ambre Cardinal makes  art,  fashion, design and  photography. More precisely, Ambre creates jewels, in between design and fashion. It is thus art even though does not see herself as an artist. She adds the image with her futuristic photos where she sometimes poses as a model.