Maya Fuhr^[CAN]

DANS LA TÊTE DE MAYA FUHR

C’est vrai, la jeune photographe canadienne a déjà beaucoup de succès. Elle a notamment réalisé des photos de mode pour de grandes marques comme Marc Jacobs ou Nasty Gal. Mais son univers et sa palette pastel et colorée collaient trop à l’univers de Tafmag pour ne pas parler d’elle. La sélection de photos qu’elle nous a envoyée illustre parfaitement son univers. C’est un pêle-mêle décalé, où rien ne se ressemble, mais où tout prend sens par le choix des couleurs. À côté de ses collaborations mode ou de ses portraits d’artistes, Maya photographie des natures mortes, des objets trouvés farfelus et aussi sa grand-mère, sa première muse.

Et même quand Maya immortalise sa vie quotidienne ou des statues qu’elle croise lors d’un voyage en Italie, elle ajoute toujours à ses images et ses compositions sa patte d’artiste. Soit une touche d’abstraction, un doigt de cadrage singulier, des tonalités très douces et des lumières étincelantes. Avec ces éléments, ses clichés prennent alors une impression de vie déconcertante. Mais derrière cet univers de façade complètement barré et « so vintage » shooté à l’argentique, se cachent de vraies réflexions et une certaine lucidité sur notre société. Avec « Curb The Hub », la photographe souhaite par exemple montrer comment notre façon de photographier s’est modifiée aujourd’hui notamment avec les cadrages qu’impose un réseau comme Instagram. Quant à sa série « Malleable Privilege », elle interroge les dessous de l’industrie de la mode. Fond et forme se fondent donc dans les photographies de Maya pour un résultat décapant !