Kazy Lambist[FRA]

  • Musique

Interview

Le 29.12.2015 par Pauline

Dixième épisode de La Confinerie avec Kazy Lambist, ou Arthur de son vrai prénom, que nous avions invité à jouer au Point Éphémère pour Inner’Art, notre salon d’art contemporain. Il y avait également Husbands, le trio de Kid Francescoli, French 79 et Oh! Tiger Mountain, et les Pepper Brothers. C’était en 2015, l’un des tous premiers concerts de Kazy. On avait aimé dès le début sa voix suave et sa « pop érotique », comme on aime à dire.

Photo de couverture : Mehran Djojan


Article du 12 mai 2015 par Pauline Guillonneau.

Kazy Lambist – Arthur Dubreucq de son vrai nom – est un musicien montpelliérain dont le premier EP a bien fait parlé de lui cet été. Depuis que Doing Yoga est sorti en mars dernier, Kazy et sa chill wave française ont fait leur chemin, jusqu’à la scène du concours « Sosh aime les Inrocks lab » à la rentrée dernière. Qu’ils ont remporté.

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À seulement vingt-trois ans, Arthur affirme avoir toujours composé. Il fait ses premiers pas dans la musique par le piano classique. Il se lance finalement dans le rock avant de partir en échange au Canada où il découvre le hip hop et le jazz nord-américain dans une ville de 4000 habitants au nord de Vancouver. Depuis, Kazy est revenu à Montpellier, « une ville un peu fermée » où, selon le musicien, il existe très peu de structures qui encouragent la culture. « Ça a du mal à se lancer », se désole Arthur qui hésite même à quitter la chaleur du sud pour s’installer à Paris.

Les influences de Kazy sont bien variées, de Miles Davis à Ella Fitzgerald pour le jazz, la chanson française, des classiques comme Nirvana, Air et Daft Punk ou des plus contemporains comme Chet Faker, Moi Je, Les Gordon, Fakear ou L’Impératrice. Il apprécie l’ambiance pop actuelle – dans laquelle il se mêle avec sensualité – chez les jeunes groupes français comme Cléa Vincent, dont il aime la fraicheur naturelle plus que la technique.

Kazy a commencé par des remixes divers de Notorious Big, Sarah Blasko ou encore Kohann avant de s’atteler à sa musique à lui avec ce premier EP dont les paroles ne veulent rien dire. « Des mots lancés pour donner un ambiance, pas pour imposer un chemin de réflexion ». Il faut que ça flotte, que ça emporte.

Son nom de scène à lui « n’a aucun sens ». Mais ça va avec le fait qu’il fait de la musique pour ses sonorités, pas pour son sens. Un des rares à l’admettre : « je n’ai aucun message à faire passer dans ma musique, à part celui de donner des sensations ». Il travaille sur les ambiances et les teintures de musique, à la Bonobo. Sa musique évoque le domaine du rêve, se basant sur un ensemble de phénomènes psychiques dont l’unique finalité est le ressenti.

Son truc, à Arthur, c’est l’été, la chaleur, le chill ambiant. Doing yoga évoque ce rêve californien, cette parenthèse que la musique peut apporter, le temps de quelques titres.

Kazy est un utopiste, il aime parler de douceur mais souhaite parfois la mêler à une certaine imperfection voire une souffrance. On retrouve ce mélange sur le titre Doing Yoga, où sur une rythmique entraînante glissent des paroles léchées bien qu’incompréhensibles (« Because I’m a beast, imma marry you / Flying from the East to the West coast / Make love on the beach with no curfew / If you want a big fish, baby, imma a shark »); une ambiance chill qui laisse place aux écarts. Le clip, lui, présente des patineuses artistique aux chorégraphies sensuelles mais aux peaux imparfaites et aux tatouages inconvenants.

Il semble y avoir pas mal d’ironie sincère dans le projet de Kazy Lambist. « De la musique pour faire rêver, voire pour faire rire », conclut-il en effet.

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