Cléo-Nikita Thomasson[FRA]
- Photographie & Cinéma
Interview
Elle dit qu’elle n’a pas d’histoire particulière à raconter quant au début de sa photographie. « J’étais le genre de gosse qui regardait le ciel pendant cinq heures », se rappelle Cléo-Nikita Thomasson comme si rêver prédestine à être photographe.
Au final, la voici son histoire. Elle commence à photographier les fleurs, les chats, puis des détails de la vie dans un souci de composition qui se développe doucement. Elle achète un reflex sur internet puis se lance dans l’argentique il y a deux ou trois ans. Elle approfondie sa notion de composition et désire figer des souvenirs lors de ses voyages. Sa photographie mature, elle grandit avec elle. Car à seulement 18 ans, Cléo passe certes cinq heures à regarder le ciel, mais elle a les pieds bien sur Terre. Ça fait bien longtemps maintenant que Cléo a appuyé sur le déclencheur de son premier appareil. Et pourtant, elle considère que ça fait seulement six mois qu’elle fait de la photographie.
Il y a deux ans, elle a décidé de faire une photo par jour pendant vingt jours. Les réseaux sociaux s’emballent et tout le monde s’attriste de voir l’aventure se terminer. Alors elle continue sur une année, 365 jours. Elle en fera son premier livre. « Ça m’a forcé à faire beaucoup de photos », dit-elle. « La veille du bac j’ai même dû faire une sortie photo parce que je n’en avais pas pour le lendemain. »
Quand Cléo commence la photographie, il y a plus de nature que de nu. Les photos sont faites en pleine nature avec toujours une silhouette féminine qui se dessine au loin. Cette année, parce que Cléo a moins eu l’occasion de s’éclipser hors de Lyon, elle s’est raccrochée au nu. Les silhouettes se sont rapprochées. Ce ne sont plus des formes mais des corps de femmes qu’elle étudie un peu moins dans le secret et dont les visages restent souvent cachés. « Y’a un truc chez les nanas qu’il y a nul part ailleurs », explique Cléo. « C’est vachement beau une fille, c’est mystérieux. »
Elle trouve plus difficile de photographier les visages. « Ça fait trop nu », dit-elle avant d’avouer qu’elle n’aime pas que les gens la regardent quand ils posent. Cléo joue donc avec l’anonyme dans un décor extérieur. Elle montre ses photos avec sa copine Hyppolite (des culottes d’Hyppolite) lors de leur exposition, le Bazar du Bateau.
Elles cherchent à réitérer l’aventure plusieurs fois dans l’année, partout en France. A l’heure où on lui parlait, Cléo s’apprête à partir en Islande avec sa meilleure amie, faire des nus dans la nature, là où il y a les plus beaux paysages du monde. « On va essayer de ramener une super série », s’était enthousiasmée la photographe pour qui la photo, ça se fait seulement à plusieurs.